psychotraumatisme : Comprendre la souffrance pour la dépasser
À notre époque, nous entendons souvent le mot traumatisme. Il fait partie du langage courant, et on dit parfois cette phrase : « ça m’a traumatisé ! »
En général, on utilise ce mot pour qualifier la souffrance qu’on a vécu dans telle ou telle situation, et faire comprendre à notre interlocuteur la violence de l’émotion ressentie.
On l’utilise très souvent sans vraiment prendre en compte le véritable sens du mot, ou sans le connaître. D’ailleurs doit-on dire trauma, traumatismes, psychotraumatisme ? Est-ce que ces termes désignent tous la même chose ? Comment comprendre cette souffrance et la dépasser ?
Traumatisme ou psychotraumatisme ?
Le dictionnaire Larousse donne deux définitions du mot traumatisme :
« ensemble des lésions locales intéressant les tissus et les organes provoquées par un agent extérieur ; troubles généraux qui en résultent » et « action violente provoquant ces lésions locales ».
Dans cette définition, le mot traumatisme concerne le corps et désigne en fait plusieurs choses : l’action en elle-même, ses conséquences physiques directes et les troubles qui en découlent.
Alors pour mieux se comprendre et savoir de quoi on parle, en psychologie, on différencie le traumatisme du psychotraumatisme.
Le traumatisme fait référence à l’événement vécu, aux faits, alors que le psychotraumatisme désigne « l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique » (définition tirée du site internet www.memoiretraumatique.org).
Il faut bien comprendre qu’on parle ici d’événements d’une gravité telle que la personne a été confrontée à un risque vital. Voici quelques exemples d’évènement traumatique : violences physiques, violences psychologiques, violences sexuelles, terrorisme, attentats, catastrophes climatiques…
Cette expérience traumatique engendre dans l’organisme une réaction hormonale de survie, un syndrome de stress aigu. La personne met instinctivement en place une stratégie pour survivre : le combat, la fuite ou la paralysie.
Retrouvez d’autres explications détaillées sur ce mécanisme complexe sur le site de référence www.memoiretraumatique.org.
Après avoir vécu un traumatisme, certaines personnes vont mettre quelques semaines ou mois à s’en remettre. Finalement, elles retrouveront un fonctionnement et une vie normaux. D’autres en revanche vont développer un trouble ou des troubles et avoir besoin d’aide pour continuer à vivre.
Conséquences d’un psychotraumatisme
Le psychotraumatisme et ses mécanismes sont encore très peu connus, même dans le domaine médical. C’est très dommageable. Souvent on essaye d’aider les personnes en traitant leurs symptômes sans creuser pour découvrir la source du problème.
Les conséquences du psychotraumatisme sont très graves et engendrent des risques importants pour la santé physique et la santé mentale. Voici une courte liste de symptômes qui peuvent être causés par un psychotraumatisme : état de stress post-traumatique avec reviviscence et évitement, dissociation, dépression, troubles anxieux, tentatives de suicide, addictions, consommation de drogues, conduites à risque, troubles du comportement alimentaire, troubles du sommeil. Retrouvez la liste complète et détaillée ici.
Ces conséquences sont évidemment d’autant plus fortes quand la survenue de l’évènement traumatisant au lieu pendant la petite enfance ou l’enfance. Il perturbe gravement la construction psychique et physique.
Une même personne peut vivre plusieurs événements traumatisants. Leur répétition aggrave l’impact traumatique et la personne souffre alors d’un psychotraumatisme complexe.
Enfin, les mécanismes de protection que nous avons tous sont très efficaces. Ils peuvent nous faire banaliser ce que nous avons vécu, notamment par la dissociation. Ils peuvent même nous le faire oublier pour que nous puissions continuer à fonctionner (ce qu’on appelle amnésie traumatique).
Puis quand nous aurons les conditions et la force nécessaires pour enfin ouvrir les yeux, le souvenir traumatique refera surface et nous pourrons nous en libérer.
Pour schématiser, les personnes souffrant d’un psychotraumatisme peuvent être bloquées dans le mode « survie » en permanence. Leur système nerveux a été tellement secoué et les déclencheurs liés au vécu traumatique ressurgissent tellement souvent dans le quotidien que la personne reste en alerte constante. C’est une source de souffrance jour après jour qui a de lourdes conséquences sur la santé.
Je peux aller mieux !
Regarder le problème en face est le début de tout ! En effet, identifier le problème c’est devenir capable de trouver des solutions et de l’aide. Et il existe maintenant des professionnels formés à ce sujet et des thérapies efficaces pour soulager la souffrance.
Une des thérapies les plus connues pour traiter les psychotraumatismes est l’EMDR. Faite par un psychologue ou un psychiatre, elle permet d’aider la personne a retraiter les souvenirs traumatiques et à s’en libérer pour qu’ils ne viennent plus ressurgir et perturber le quotidien.
Toutefois, pour faire ce type de séance, il faut quand même être prêt. C’est pourquoi il me paraît nécessaire d’avoir un soutien et un suivi psychologique en amont et/ou pendant. Les victimes de psychotraumatisme ont besoin de parler, d’être écoutées, entendues. Le fait qu’elles puissent exprimer leur souffrance, que cette souffrance soit accueillie et reconnue dans toute sa gravité est très important.
Enfin, la gravité de ces événements et l’ampleur de leurs conséquences sur la vie d’une personne sont telles que bien souvent il faut traiter le problème à différents niveaux. C’est pourquoi tout ce travail sur la parole et le fonctionnement de la mémoire peut aussi s’accompagner d’un travail énergétique. Il permettra de restaurer et de soutenir le bon fonctionnement énergétique du corps pour que la résilience soit renforcée et solide.
Pour conclure
Sortir de la survie après un psychotraumatisme demande de grands efforts, mais le chemin de la guérison existe.
Toute victime est aussi un survivant. Une personne qui réussit déjà au quotidien à faire face à sa souffrance grâce à ses propres mécanismes d’adaptation. Un pas de plus, de l’aide, le soutien d’un thérapeute, et ce ne sera plus qu’un lointain cauchemar.
Il est possible d’en sortir, de guérir et de devenir une nouvelle personne, qui verra grandir en elle des forces insoupçonnées !
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